Guide pratique à l’usage du mandant et du mandataire
Le mandat de protection future est régi par les articles 477 à 488 du code civil.
Un mandat est un contrat par lequel une personne (mandant) donne à une autre (mandataire) le pouvoir de faire pour elle un ou plusieurs actes juridiques.
Le mandat de protection future vous permet d’organiser à l’avance la protection de votre personne et de vos biens et désigner la personne qui en aura la charge.
Le mandat de protection future peut également être conclu pour autrui, dans le cas où des parents d’enfant mineur ou d’enfant majeur dont ils ont la charge, souhaitent organiser la protection juridique de ces derniers.
Le mandat de protection future peu être conclu sous seing privé ou par acte notarié.
Le mandat sous seing privé doit être établi à partir d’un formulaire (Cerfa n°13592*04) ou sur papier libre. Lorsque le mandat de protection future est rédigé sur papier libre, il doit être contresigné par un avocat.
Le mandat de protection future sous seing privé doit être établi en autant d’exemplaires qu’il y a de parties au contrat (mandant, mandataire(s), contrôleur(s)) et doit être enregistré au service des impôts des particuliers (coût 125 euros).
Si le mandant choisit un mandataire professionnel, il faudra également prévoir des frais annuels de conservation du mandat en attendant qu’il soit activé.
Le mandat de protection future est rédigé en autant d’exemplaires originaux qu’il y a de parties à l’acte et conservé par le notaire rédacteur en son étude (coût d’environ 300 euros).
Si vous souhaitez établir un mandat de protection future pour autrui, il devra obligatoirement être rédigé par un notaire. (exemple : Si des parents souhaitent organiser par avance la protection de leur enfant qui ne peut pourvoir seul à ses intérêts en raison de son handicap, lorsqu’ils ne pourront plus le faire.)
Le mandant dispose d’une liberté totale pour le choix de son mandataire, vous pouvez choisir un membre de votre famille, un proche ou un professionnel.
Le mandant a la possibilité de désigner un ou plusieurs mandataires.
Dans le cas ou plusieurs mandataires seraient désignés, leurs missions pourront s’organiser de plusieurs façons :
Pour valider le mandat de protection future, le ou les mandataire(s) désigné(s) doivent accepter leur mission en signant le mandat.
Tant que le mandat de protection future n’est pas activé, la personne désignée comme futur mandataire peut renoncer à sa mission.
Tant que le mandat n’est pas activé, le mandataire n’a aucune obligation puisque le mandat n’est pas mis à exécution.
Cependant, si les conditions de l’activation du mandat sont réunies (cf. ACTIVATION DU MANDAT ci-après), le mandataire engagera sa responsabilité s’il n’active pas le mandat alors qu’il n’a pas renoncé à sa mission.
En effet, en acceptant le mandat, le mandataire s’engage à se tenir informé de l’état de santé du mandant et à mettre en œuvre le mandat de protection future si le mandant ne peut plus pourvoir à ses intérêts seul.
Lorsque l’état de santé du mandant ne lui permet plus de gérer ses affaires seul et de prendre soin de ses intérêts et de sa personne, le mandataire doit solliciter un des médecins inscrit sur liste du Procureur de la République. Ce médecin va examiner le mandant et délivrer un certificat médical circonstancié constatant son inaptitude (coût 190 euros).
Le mandataire pourra ensuite se présenter au greffe du tribunal judiciaire afin d’activer le mandat. Pour se faire il devra se munir :
Après vérification de la validité du mandat, le greffe apposera son visa sur le mandat et le restituera au mandataire qui pourra le mettre en œuvre.
A l’activation du mandat, le mandataire doit effectuer un inventaire du patrimoine du mandant et le remettre à la personne chargée du contrôle du MPF (Personne désignée ou notaire rédacteur).
A l’activation du MPF, le mandant ne perd pas sa capacité juridique, le MPF ne retire pas le droit au mandant d’agir par lui-même, seul ou avec l’assistance de son mandataire.
La protection de la personne porte sur l’ensemble des questions relatives à la vie personnelle, la santé, les relations aux autres, au lieu de vie, aux déplacements, aux loisirs etc.
Que le mandat de protection future soit sous seing privé ou notarié, certaines règles s’imposent à tous les mandataires :
Le mandant peut donner des indications particulières quant à la protection de sa personne par le mandataire.
Le mandant peut par exemple donner des indications sur :
Dans tous les cas certains actes restent du choix personnel du mandant une fois le mandat activé :
La protection du patrimoine comprend l’ensemble des actes nécessaires à la préservation, à la gestion des biens qui composent votre patrimoine. Vous pouvez limiter cette protection à certains biens ou la prévoir pour l’ensemble de vos biens.
Les pouvoirs du mandataire varient en fonction de la forme du mandat (sous seing privé ou notarié) et de ce que souhaite le mandant.
Dans le tableau ci-après, vous trouverez des actes que le mandataire peut passer seul ou avec l’autorisation du juge :
Seul :
Le mandataire d’un mandat de protection future sous seing privé peut seul :
Avec l’autorisation du juge des tutelles :
Le mandataire d’un mandataire de protection future sous seing privé doit obtenir l’autorisation préalable du juge des tutelles pour :
Le mandataire devra demander l’autorisation du juge dans les cas suivants :
Pour obtenir l’autorisation du juge des tutelles, vous devez lui adresser une requête écrite, expliquant précisément l’opération envisagée et accompagnée de tous justificatifs utiles.
Voir modèles de requêtes ici
Le mandant peut donner des indications particulières quant à la protection de son patrimoine par le mandataire.
Le mandant peut par exemple donner des missions et indications sur :
Le mandataire doit rendre compte de son activité chaque année à la personne chargée du contrôle du MPF (Compte rendu de gestion et compte rendu des diligences sur les actes liés à la personne elle-même). Le mandataire adresse les comptes et les pièces justificatives à la personne chargée du contrôle qui a la charge d’en assurer la conservation (membre de la famille, proche, mandataire professionnel désigné dans le mandat ou notaire rédacteur).
Le mandataire doit également veiller à actualiser l’inventaire de patrimoine établi lors de l’activation du mandat. Cet inventaire et ses actualisations sont conservées par le contrôleur.
C’est le notaire rédacteur du mandat de protection future qui est chargé de son contrôle.
Dans le MPF sous seing privé, c’est la personne désignée par le mandant (un proche ou un professionnel) et qui a accepté cette mission, qui est chargé du contrôle du MPF.
En cas de problème, la personne chargée du contrôle du Mandat de protection future, le mandant ou un tiers, peuvent solliciter le juge des tutelles afin que le mandat soit révoqué.
=> En cas de mouvement de fonds ou de tout acte non justifié ou non conforme aux stipulations du mandat, le notaire ou la personne chargée du contrôle dans le MPF sous seing privé, devra saisir le juge des tutelles.
En cas de mauvaise exécution, d’insuffisance ou de faute dans l’exercice de sa mission, le mandataire peut être condamné à indemniser le mandant.
Le mandat de protection future peut prendre fin :
La mission du mandataire peut prendre fin par la :
A la fin de sa mission, le mandataire devra remettre un état actualisé du patrimoine du mandant ainsi que les 5 derniers comptes rendu de gestion, selon le cas, au mandant, à la nouvelle personne chargée de la protection du mandant ou aux héritiers du mandant.